LA PLONGÉE SOUS-MARINE AU LAC PAVIN


INFOS PLONGEURS


Les plongées au Lac Pavin se déroulent essentiellement l'hiver

lorsque les pêcheurs ne taquinent plus l'Omble Chevalier !

 

Ce "terrain de jeux" pour "givrés" n'est pas toujours gelé, dans tous les cas il est d'une grande utilité pour l'entraînement des plongeurs Auvergnats, ainsi que pour les essais et réglages de leurs matériels !


LES DOCUMENTS CODEP63 :

(Sous réserve de mise à jour postérieur à début janvier 2022)

 

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RÉGLEMENT COMMENT PLONGER AU PAVIN_CTD63
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FICHE DE SÉCURITÉ R-V 09-12_DMS.pdf
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PLAN DE SECOURS PLONGÉE DU BORD_DMS.pdf
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FICHE D'ÉVACUATION DE PLONGEUR_DMS.pdf
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Les matériels et précautions pour plonger au Lac Pavin sont quasiment les mêmes en toutes saisons car la température de l'eau en plongée varie entre +8°C et presque 0°C.

La principale différence est le risque de givrage des détendeurs (1ers étages) lors de températures extérieures négatives, ceux-ci risquent alors de "fuser" !

Attention aux débits d'air élevés (gonflage STAB et ou de la combinaison étanche lors d'une forte inspiration par exemple).

Le givrage ce caractérise par un débit d'air continu qui va en augmentant.

Souvent ce phénomène commence par une légère prolongation du débit après une inspiration (c'est le signe précurseur).

Quelques plongeurs rapportent avoir avalé un petit bout de glace !

Il s'agit de cristaux de glace qui peuvent se décrocher du circuit interne des détendeurs.

En cas de givrage c'est la "fin de plongée", on remonte à la vitesse normal avec un passage sur le secours ... (ce n'est pas une panne d'air mais l'autonomie diminue très rapidement !) un camarade de palanquée à la possibilité de fermé le 1er étage en givrage (il ne devra pas se tromper de robinet) mais les autres éléments raccordés à celui-ci seront alors inopérants (manomètre, gonflage de la combinaison étanche ...).

Le protocole givrage à suivre en cas de givrage (tout comme celui à suivre en cas de perte de palanquée) sera planifié avec le directeur de plongée lors du briefing.

Vous comprendrez qu'il faut une certaine expérience pour ce type de plongée ...


AVANT LA PLONGÉE :

Environnement :  

- A l'arrivée au bord du lac il est indispensable d'être bien couvert, pour ne pas débuter la séance en grelotant. Tout le monde s'équipe et se change à la rude, les "coins" abrités sont rares, petits et inconfortables. Prévoir un tapis de sol pliant, un peignoir ...

 

Comportement :  

- Ne pas oublier le p'tit moment pipi avant de s'équiper !

- Certains se couvrent les joues d'une couche de crème de type Nivéa ...

- Éviter de partir avec les mains ou les pieds mouillés sous le Néoprène. Avec la pression de l'eau les membres sont moins irrigués la sensation de froid ne sera que légèrement retardée en bougeant les doigts ...

 

Matériel :

- Certains habitués s'équipent d'une combinaison étanche, reliée au détendeur premier étage elle est légèrement gonflée créant ainsi une surpression empêchant la pénétration de l’eau. Pour ne pas se retrouver les palmes vers la surface avec les bottillons remplis d'air, un entraînement est indispensable pour maîtriser la stabilisation ! (qualification vêtement sec).

Inconvénients : le coût, difficultés pour fermer la glissière dans le dos, l'ajustement de la cagoule, le bon choix de la taille, pointure bottillons ... (sinon il existe des modèles sur mesure).

Avantage : se glisser dedans en chaussettes, caleçon, tee-shirt, sous-vêtements de plongée ou de jogger ... bref être au sec et au chaud !

- Sinon la semi étanche est quasiment la même, sans les bottillons attenants et sans système de surpression ...

- Il reste les combinaisons dites "humides". Aux niveaux des chevilles et des poignées les fabricants rivalisent de systèmes de manchons avec ou sans glissières ! En intégrale ou en salopette, dans les 2 cas avec une surveste il est préférable d'opter pour 2 X 7mm d'épaisseur de néoprène. Gants (ou moufles) et chaussons obligatoires (5mm c'est pas mal) Si ça ne suffit pas certains enfilent une souris ou carrément un Shorty 2 ou 3mm en première couche !

- Détail important, avant une plongée en eau froide, les détendeurs doivent être stockés dans un endroit propre et tempéré (protections enlevées) pour éviter toutes traces d'humidité à l'intérieur qui serait source de givrage !

- Il existe des détendeurs spécifiques "eaux froides", dotés de divers dispositifs notamment une étanchéité de la retenue du ressort de compensation (chambre sèche).


PENDANT LA PLONGÉE :

Environnement :

- L'eau est cristalline, et s'il fait beau en surface, la lumière naturelle pénètre bien.

- Bien entendu le fond est recouvert d'une vase grisâtre, attention au palmage !

- Avec leurs branches les arbres morts peuvent vous attraper une tuyauterie-détendeurs ou votre STAB, pas de panique, une petite marche arrière suffit ou un collègue de votre palanquée est déjà en train de vous aider ... (penser à un collier de détendeur).

 

Comportement :

- Ne pas oublier d'ajuster la cagoule par dessus la jupe supérieure du masque !

- Attention le phénomène de buée est plus important dans l'eau froide, alors ne pas oublier de cracher et de "prendre la température de l'eau" en se mouillant bien le visage avant de mettre le masque. Un "dégraissage" régulier des vitres du masque, à l'aide d'un produit vaisselle ou autre, n'est pas de trop !

- Un conseil : une forte inspiration avec un gonflage de la STAB simultané est à éviter car vous augmenteriez le risque de givrage du détendeur en réalisant ainsi un débit d'air important (forte dépression = froid).

- Le moment le plus désagréable "la morsure du froid" ce sont les premières secondes qui suivent l'immersion, le "coup de barre" que nous connaissons tous sur le front. C'est à pleurer ! Donc la tête entre les mains pour un massage vigoureux en même temps que le Valsalva et cela devrait passer …

- Si vous vous retrouver dans un "brouillard épais" de vase, suite à un palmage trop proche du fond par exemple, repérez les bulles des autres en remontant de quelques mètres et reconstituer la palanquée ...

- Plonger en altitude dans une eau froide augmente la consommation et le risque d'essoufflement ce sont des facteurs aggravants de l'ADD ... Les paramètres de durée et de profondeur de plongée seront fixés par le DP en fonction des niveaux des plongeurs, de leur équipement et des conditions météorologiques.

 

Matériel :

- Un embout de détendeurs avec couvre lèvres n'est pas de trop !

- l'eau est cristalline toutefois en profondeur un phare est utile de même qu'une lampe à éclats pour être bien repéré par les autres !


APRÈS LA PLONGÉE :

Environnement :

- Le plongeur est responsable, sa sensibilisation au respect de la nature est liée à sa formation ! Tout objet polluant le milieu subaquatique trouvera sa place dans une poubelle à la surface ...

Les reliefs de casse-croûte ou autres traces de "l'homo-dégueu" sont malheureusement trop nombreux sur les fonds du Lac Pavin !

 

Comportement :

- Il est préférable de se changer dès la sortie de l'eau, à l'abri du vent et au sec (peignoir, tapis de sol ...) Le matériel peut attendre pour être démonté et rangé !

- Prévoir un thermo de boisson chaude, les "bouillotes magiques" sont très appréciables notamment pour les doigts engourdis par le froid ...

 

Matériel :

- Le matériel peut attendre pour être démonté et rangé ! (Priorité au réchauffement du plongeur) Mais par températures négatives le matériel doit être laissé en attente à l'abri dans la mesure du possible car les robinetteries se bloquent par le gel et les STAB se transforment vite en armure rigide, ce qui pourrait les endommager !

- Une chaufferette chimique, aussi appelée "bouillotte magique", est constituée d'une pochette contenant une solution aqueuse saturée en acétate de sodium en surfusion, la température de fusion étant à 54° pour une solution à 20%, ce qui est bien au-dessus de la température ambiante. En tordant une plaquette métallique à l'intérieur du liquide, on libère des germes d'acétate solidifié, qui déclenchent la cristallisation, et la solution devient solide. Cette transition de phase se faisant à la température de fusion, il y a échauffement de la pochette puis refroidissement jusqu'à la température ambiante une fois la solidification terminée. Lorsque la pochette est refroidie, on fait passer l'acétate de sodium de l'état solide à l'état liquide en plaçant la pochette dans de l'eau très chaude. Puis la solution peut rester liquide jusqu'à une température de -120 °C, ce qui est très largement inférieur à la température de fusion, on dit que le liquide est en surfusion.

Bien que ces chaufferettes possèdent le qualificatif de « chimique », le processus mis en oeuvre est purement physique ! C’est peu être compliqué mais ça marche très bien !


UN PEU DE THÉORIE ...

Les quelques lignes non exhaustives ci-dessous sont issus de cours théoriques, de consignes de sécurité et d’expériences de moniteurs de plongées qui peuvent évidemment supporter des critiques avisées via CONTACT.

 

LE FROID

 

Il peut être cause d’accidents. Le corps de l’être humain doit garder une température d’environ 37°C, ce qui assure le bon fonctionnement de ses différents organes (la norme, étant entre 36,8°C et 37,2°C).

 

L'équilibre ou neutralité thermique est la température pour laquelle nous avons ni chaud, ni froid sans qu'il y ait régulation l’organisme.

En effet le corps humain réagit au froid sous l’action du système nerveux (actions réflexes, non volontaires) :

- Les frissons

- La chair de poule

- Légère augmentation du rythme respiratoire

- Envie d’uriner

- Cyanose des extrémités

Et au delà du domaine de la plongée :

- Crampes

- Augmentation importante du rythme respiratoire (essoufflement)

- Frissons profonds

- État de torpeur

- Perte de conscience

- Diminution des rythmes respiratoire et cardiaque, décès.

 

La neutralité thermique pour un être humain nu dans l'air est à 25°C.

La neutralité thermique pour un être humain nu dans l'eau est à 33°C.

Dans l’eau le corps se refroidit 25 fois plus vite que dans l'air.

 

En plongée l’apparition du froid est dû à une perte d’énergie par réchauffement de l’eau qui circule dans la combinaison mais aussi de l’air que l’on respire. Il est important de ne pas prendre froid avant la plongée.

 

Le froid est un des facteurs limitant les paramètres de la plongée : profondeur et durée selon l’équipement des plongeurs.

 

L’ESSOUFFLEMENT

 

L’essoufflement est une sensation bien connue, normale après un effort intense. Il s’agit d’une augmentation du rythme respiratoire qui permet à l’organisme d’augmenter l’apport d’oxygène.

 

L’essoufflement devient problématique lorsqu’il survient en plongée, surconsommation d’air pouvant entraîner la panne d’air, l’accident de décompression mais aussi le givrage du détendeur dans l’eau froide!

 

L’essoufflement est causé par la présence trop importante de gaz carbonique (CO2) dans l’organisme (au détriment de l’oxygène) :

- Inertie du détendeur demandant un effort à l’inspiration

- Augmentation de la pression et de la densité de l’air inspiré avec la profondeur.

- Efforts trop importants (froid, méforme physique, sur lestage …).

- Robinet mal ouvert.

- Le froid qui entraîne une accélération du rythme respiratoire.

- Le stress (météo, mauvaise visibilité …).

 

Lorsque la respiration devient superficielle :

- La fréquence augmente au détriment de l’amplitude.

- Sensation de manquer d’air.

C’est la spirale de l’essoufflement :

En plongée l'essoufflement est à éviter, il faut immédiatement prendre sur soi, stopper toute agitation et insister sur l'expiration.


PROTOCOLES DE SÉCURITÉ ...

Les quelques lignes non exhaustives ci-dessous sont issus de cours théoriques, de consignes de sécurité et d’expériences de moniteurs de plongées qui peuvent évidemment supporter des critiques avisées via CONTACT.

 

GIVRAGE DU DÉTENDEUR

 

En plongée la détente de l’air comprimée dans la bouteille créé du froid essentiellement au niveau du détendeur 1er étage branché sur la robinetterie.

 

Le givrage du détendeur entraîne un débit continu d’air important qui fera chuter la pression dans la bouteille de plongée. 

 

En eau froide il faudra donc veiller à éviter le cumul de plusieurs débits d’air simultanés tel que l’inspiration sur le détendeur 2ème étage en même temps que l’utilisation de l’inflateur du gilet de stabilisation et éventuellement celui de la combinaison étanche.

 

La plongée en eau froide, avec le risque de givrage, entraîne l’utilisation d’un bloc de plongée équipé de 2 sorties (2 robinets) pour 2 détendeurs complets séparés.

 

Lors de l’annonce des consignes de sécurité par le directeur de plongée les plongeurs adopteront une conduite à tenir en cas de givrage. Il y a 3 « écoles » :

- 1 / Le plongeur en difficulté tient à bout de bras le détendeur fuyant et remonte calmement avec sa palanquée jusqu’à la surface en utilisant son détendeur de secours.

- 2 / Le plongeur en difficulté plie le tuyau du détendeur fusant pour limiter le débit et remonte calmement avec sa palanquée jusqu’à la surface en utilisant son détendeur de secours (il faudra évidemment vérifier l'intégrité du flexible pour les prochaines plongées).

- 3 / Le plongeur en difficulté tient à bout de bras le détendeur fuyant et remonte calmement avec sa palanquée jusqu’à la surface en utilisant son détendeur de secours et un équipier peut suivre, sans se tromper, le tuyau du deuxième étage pour fermer le robinet du premier étage en cause. Mais il y a le risque de confusion avec le détendeur sur lequel est branché le secours et aussi la perte des fonctions raccordées au 1er étage givré : détendeur, inflateur(s).

 

Dans tous les cas le plongeur en difficulté doit remonter calmement avec sa palanquée jusqu’à la surface en utilisant son détendeur de secours.

 

En général les givrages de détendeurs apparaissent en début de plongée mais pas seulement …

 

Lors de la fin d’une inspiration si le débit d’air a tendance à se prolonger cela peut être le signe d’un début de givrage …

 

PERTE DE PALANQUÉE

 

Avec le froid, l’environnement sous marin du lac Pavin est également hostile de part la visibilité souvent très faible.

 

Lors de l’annonce des consignes de sécurité par le directeur de plongée un rappel sera fait sur le protocole à respecter en cas de perte de palanquée.

 

Si il y dissociation de plongeurs d’une même palanquée (composée de 2 ou 3 plongeurs max) ils devront tous remonter en pivotant sur eux même pour éventuellement repérer les bulles de ou des autres.

 

Le retour en surface doit permettre de tous se retrouver dans un délai qui sera fonction de la profondeur du début de la remontée.

 

Un dialogue avec la personne en sécurité surface pourrait être complémentaire pour le regroupement.